Mon premier « vrai » poème

Lorsque j’étais plus jeune, j’écrivais assez souvent des poèmes. C’était une façon pour moi de m’exprimer, de jouer avec les mots, d’écrire pour la beauté du geste. Je n’avais pas de thème de prédilection, même si ma nature fleur bleue de l’époque m’incitait souvent à parler d’amour et de jolies choses.

En l’occurrence, j’ai écrit ce poème lorsque j’avais 17 ans environ, l’âge d’Arthur Rimbaud lorsqu’il écrivit ses chefs d’oeuvre ;o). J’avais envie de participer au PIJA et ce fut mon illustre contribution ! À mon grand désespoir, mon texte n’avait pas été sélectionné pour figurer dans le recueil final, mais au fond ce n’était pas si important… J’avais osé partager ma poésie.

Avec le recul, je trouve ces mots touchants, quoiqu’un peu alambiqués. Et même 10 ans plus tard, ils riment toujours pour moi avec évasion…

Bonne lecture !

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La fenêtre du moi

Allongée sur mon lit,

j’admire le plafond.

Mon plafond, c’est le dédale de mes rêves,

la page blanche sur laquelle s’inscrivent mes songes.

il est en tantôt le rempart qui me protège de l’immensité de la nuit,

tantôt l’obstacle qui m’oblige à me dédoubler,

à imaginer mon reflet au-delà du solide,

parmi les étoiles.

Même s’il me sépare de l’univers,

mon plafond n’en est pas moins vulnérable.

Sa faiblesse  porte un nom :

velux.

Et moi, j’ai un faible pour lui.

Ouvert ou fermé, le jour ou la nuit,

il est la paupière hyaline de mon regard sur le monde.

Les soirs d’orage,

j’assiste, interdite, à un spectacle son et lumière unique.

La pluie, chaussée de ses bottines à talons, trottine sur le toit.

Soudain, le clapotis de ses pas s’amplifie,

en duo avec mon cœur qui palpite,

puis elle se déchaîne.

Un souffle puissant fait écho au mien.

Un flash, tout s’arrête.

Et de nouveau une bourrasque,

tout claque, tout éclate.

Un frisson magnétique me traverse.

Les mouvements saccadés de mon thorax

sont la chorégraphie du concert qui se joue dehors.

Les halos intermittents du velux m’hypnotisent.

Quelle indomptable fascination !

Comme la vie humaine semble insignifiante face à une telle explosion d’énergie !

Et pourtant, je suis là, spectatrice,

sous mon velux qui fait écran.

Fragile fontanelle,

il résiste et me protège.

Petit à petit, le vacarme cesse ;

Petit à petit, je me détends.

Un filament invisible me tire délicatement,

et je passe tout doucement

de l’autre côté.

© L’Atelier des Mots

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2 réflexions sur “Mon premier « vrai » poème

  1. Un peu alambiqué… Non, pas tant que ça finalement ! Hormis cette ligne :
    « j’assiste, interdite, un est un spectacle son et lumière unique »

    Moi, je trouve que pour une œuvre d’adolescente, c’était déjà très mature et très prometteur !
    Je me suis laissé tout simplement et humblement porter par la musicalité des mots et retrouvé en union de pensée, parce que cette fascination pour « La pluie, chaussée de ses bottines à talons, trottine sur le toit » je la ressens moi aussi assez souvent. D’ailleurs, ça m’avait inspiré à une certaine époque quelques vers, que voici :

    [ Adagio à double thème ]

    Intensément, je vibre aux pianotements
    De la pluie sur mes vitres, cette nuit !
    Cette musique liquide rappelle le bruit
    Que font, de mille doigts les tapotements

    L’extase est si forte ! Conséquemment,
    Un frisson mystique se hâte de descendre
    Vers mon âme calme, qui croit entendre :
    Un angélique adagio, orchestré savamment

    Mais, cette eau, imitant à s’y méprendre
    Tout le Céleste qui chante languissamment,
    Est un leurre ; je commence à comprendre !

    Ces flots adamantins, ces ravissements
    Augmentés d’une vertigineuse musicalité,
    Ce chant lyrique ; ce serait en fait : l’Été

    Qui pousse ses derniers gémissements.

    [ 21 Septembre 2013 ]

    J’ai été ravi de cette découverte, Pauline (j’adore ce prénom, en outre…) c’était un réel grand plaisir que de lire cette « Fenêtre sur moi » qui est une fenêtre grande ouverte sur le monde et sur la vie.

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